VERMONT CASTINGS OU LE RÊVE AMERICAIN


PETITE HISTOIRE DES
POÊLES VERMONT CASTINGS

L’histoire de Vermont Castings ressemble à l’Amérique.

Son produit phare, le Defiant, est une icône chérie dans tout le nouveau monde, née d’une « guerre d’indépendance » vis-à-vis des pays producteurs de pétrole, menée par des millions d’américains à l’esprit pionnier, au cours des années 70.
En effet, contrairement au premier ordinateur Apple auquel il était fréquemment comparé, le poêle à bois Defiant est devenu un symbole dont le poids dépasse de loin ce qu’il pouvait représenter en tant que simple objet.

 


En pleine crise pétrolière, le poêle à bois répondait au désir primordial des américains d’obtenir une certaine indépendance, notamment énergétique, vis-à-vis des grandes multinationales de l’énergie et des pays producteurs de pétrole.

« En grandissant, les rêves meurent », a déclaré Duncan Syme, l’inventeur du Defiant, qui fut à la tête de Vermont Castings pendant de nombreuses années. « Avec la maturité naissent de nouveaux rêves, de nouveaux défis. Nous avons grandi. Certains rêves étaient bons et précieux à un moment donné, aujourd’hui j’ai hâte de voir quels seront ceux de demain. »

 

L’histoire du Defiant a tous les ingrédients romantiques des grands mythes américains :

L’argent : Inventé au sous-sol d’un magasin de bois dans le Vermont rural en 1975 par un jeune bricoleur sans le sou, le Defiant est devenu la pierre angulaire d’une entreprise qui a doublé de taille chaque année pendant six ans, faisant de ses fondateurs des millionnaires.

La pureté morale : Le Defiant a été inventé, au moins en partie, pour sauver le monde. En plus de réduire la dépendance de l’Amérique vis-à-vis du pétrole étranger, l’objectif était de préserver l’environnement en favorisant l’utilisation d’une ressource renouvelable : le bois. Et plus que la plupart des appareils issus de l’économie mondiale, cela fonctionnait. Le Defiant est devenu la technologie de référence, entrainant une révolution de la combustion du bois, et qui a eu pour résultat de fournir au moins autant d’énergie en Amérique que l’énergie nucléaire à la fin des années 80.

L’ingéniosité Yankee : Les jeunes travailleurs qui ont afflué à Randolph pour construire le Defiant étaient déterminés à démontrer que la fabrication n’était pas morte en Amérique. Ils ont œuvré à en faire un emblème de qualité avant que cela ne devienne un cliché marketing. La chaîne de montage n’est pas sans visage chez Vermont Castings; chaque poêle est signé par son monteur.

Les libertés individuelles : Le Defiant impliquait la possibilité de se libérer des compagnies pétrolières multinationales et des énormes réseaux électriques. Et, par extension, cela pouvait laisser la place à une vision jugée subversive à l’époque, qu’une défiance était également possible vis à vis d’autres tyrannies d’une société complexe, engendrant le rejet de légumes recouverts de pesticides, ou encore des écoles qui enseignaient mal aux jeunes. En d’autres termes, cela symbolisait le fait que chacun pouvait (re)prendre en main son avenir.

L’esprit pionnier : Le Defiant promettait à son propriétaire un retour à la nature, une reconnexion avec la planète. Dans un certain sens ce fut très certainement le cas, comme pourrait en attester toute personne s’étant déjà fait des ampoules en coupant du bois. Mais le plus important est qu’il a servi aux américains de carburant le plus élémentaire, celui de chercher un territoire inconnu, de découvrir comment la vie devait être vécue.

Enfin la tragédie : La mort interviendrait. La vision diminuerait. Car le Defiant fut victime de son succès, ainsi que de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) de l’époque.
En effet, même si avec le recul, bien sûr, tout cela peut sembler exagéré et totalement irrationnel, on organisa jusqu’à ses funérailles, en 1988, après que l’EPA a souligné, à juste titre, que le Defiant ainsi que les autres appareils de chauffage au bois remplissaient les vallées de toute l’Amérique d’une fumée étouffante, et qu’une norme de pollution fédérale vit le jour, sonnant le glas du Defiant, faute de ne pouvoir atteindre ces nouvelles exigences.

 

Duncan Syme devant le premier prototype de son poêle à bois Defiant

 

L’histoire du Defiant restera un prisme à travers lequel s’entrelacent deux croisades

La première est l’histoire d’une génération d’Américains qui ont survécu aux bouleversements mondiaux provoqués par les vertiges qui ont marqué les années 1970 et 1980.

La seconde concerne Duncan Syme, architecte, bricoleur invétéré, sculpteur formé à Yale, inventeur du Defiant et « gardien de la flamme ».

L’histoire commence en 1970 à Crested Butte, dans le Colorado, dans le bar The Tailings, où Syme se retrouve un soir, à réfléchir, introspectif, il a alors 32 ans.
Crested Butte était alors une ville minière qui attirait principalement les skieurs et libres-penseurs qui trouvaient le faste d’un Aspen épouvantable.
Le barman du Tailings était son copropriétaire, Murray Howell, alors âgé de 24 ans, diplômé en sciences politiques de l’Université de Pennsylvanie, qui essayait de donner une sens à sa vie en créant sa boutique.
Comme cela arrive parfois lorsque deux esprits singuliers et forts se rencontrent, le lien qui s’est tissé entre Syme et Howell a été immédiat et profond. Des heures durant, enivrés d’interminables conversations et de bière, les deux hommes se sont trouvés comme deux moitiés d’une pièce de monnaie. Howell tendait vers le pratique et le business, Syme vers l’imaginaire. Chacun avait totalement confiance dans le domaine de compétence de l’autre.
En un rien de temps, les choses furent claires : ils étaient destinés à se lancer en affaires ensemble. Restait à donner un cadre à leur entreprise commune. Ils ont commencé par donner un nom de code pour leur projet : « l’usine de roulement à billes dans le New Hampshire ».
Ce code comportait deux éléments clés. La partie « roulement à billes » signifiait qu’ils voulaient construire quelque chose qu’ils pourraient voir, toucher et admirer. Pas une de ces « stupides » société de services. Non, l’entreprise proposée allait bel et bien fabriquer quelque chose.
La partie « New Hampshire » quant à elle exprimait leur liberté vis-à-vis des revenus de chacun, l’absence de compétition entre eux, ainsi que l’absence de costumes trois pièces.

Comme on pouvait s’y attendre, rien de grand ne s’est produit à l’époque.

Howell a fini par revenir à New York pour tenter de devenir expert en investissement immobilier avec les Frères Lazard, et voir s’il pouvait le supporter.
Syme quant à lui a fini par se diriger vers le Vermont pour se spécialiser dans la production d’énergie respectueuse de l’environnement, avant même que quiconque n’en jamais entendu parler.
Il a cependant tiré bénéfice de son association avec Howell. La sœur de ce dernier, Dindy, a emménagé avec Syme en 1972, pour devenir plus tard son épouse.

 

Dans le même temps, le changement grondait un peu partout dans le pays

Le 22 avril 1970, le premier « Jour de la Terre » a été célébré et le mouvement écologiste américain a faisait son apparition. En 1972, Richard Nixon a écrasé George McGovern, prenant 49 États et renvoyant la Nouvelle Gauche, dévastée, à un «retour à la terre» forcé.
En octobre 1973, l’organisation jusque-là méconnue appelée Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) a imposé un embargo sur le pétrole aux États-Unis. Les prix du fioul sont parti à la hausse, suivi par ceux du gaz et les Américains, effrayés et désorientés, eux qui n’avaient jamais été contraints d’examiner les fondements énergétiques de leur société complexe auparavant, ont commencé à apprendre la survie.
C’est à cette époque, en 1973, qu’est publié pour la première fois le livre d’Ernst Friedrich Schumacher intitulé « Small Is Beautiful : Economics as If People Mattered » (Une société à la mesure de l’homme), qui a popularisé la notion de « technologie appropriée ».
En août 1974, les États-Unis sont secoués par la première démission en disgrâce d’un président de son histoire.

L’hiver 1974-75, Syme vivait dans la communauté de ski de Warren, dans le Vermont, logé gratuitement dans un magasin de bois, en échange de travaux de conception et de construction. La seule source de chaleur du magasin était alors un poêle à bois en forme de réservoir, qui avait la mauvaise habitude de s’éteindre au milieu de la nuit.
Une nuit de mars, comme on pouvait s’y attendre, le poêle s’éteint et, le matin venu, la température était tombée à -11.

Syme décida alors de se pencher sur ce que devrait être un bon poêle à bois, et commença alors à griffonner des premiers dessins. Le résultat ressemblait à une chambre de combustion en fonte noire, aussi grande qu’une console de télévision des années 1950, pesant environ 200 kilos et d’une efficacité étonnante, grâce à un système sophistiqué de canalisation de l’air chaud autour de la chambre de combustion. Il tirait parti à plus de 50% du rendement calorifique d’une bûche de bois, soit presque le double de ce que la plupart des autres fourneaux de l’époque pouvaient faire, et était 10 fois plus efficace qu’une cheminée à foyer ouvert.

 

 

Le prototype du Defiant était né

Mais l’efficacité n’était pas le seul atout du poêle. Le Defiant était également esthétique et appelait au romantisme. À une époque où les poêles à bois ressemblaient tous à un tambour de 150 litres, le poêle de Syme était beau, avec des lignes fluides, inspirées du style Nouvelle-Angleterre. C’était un beau meuble et, peut-être le plus important, il avait des portes qui pouvaient s’ouvrir, permettant aux propriétaires de voir les flammes, là où la plupart des autres foyers cachaient hermétiquement le feu.

Syme appela alors Murray Howell pour lui présenter son prototype. Les deux hommes pensant qu’ils tenaient quelque chose, « The Ball Bearing Factory in New Hampshire » vit finalement le jour, sous le nom de « Vermont Castings Inc ».

 

La suite appartient à l’histoire… dans un monde encore en pleine mutation

En février 1979, avec la chute du chah d’Iran, un deuxième choc pétrolier frappait l’Amérique, faisant grimper le prix du baril de pétrole de 35 à 100 dollars du jour au lendemain. L’inflation faisait rage. Les taux d’intérêt approchaient 20%.
Le président Carter déclara une guerre morale à la crise énergétique, mais dût faire face à une protestation anti-nucléaire, après la quasi-fusion du réacteur nucléaire de Three Mile Island, le 28 mai 1979.

La société Vermont Castings, quant à elle, se dirigeait vers un record historique de 50 400 poêles produits en un an, générant un chiffre d’affaire de 29 millions de dollars.
La Maison Blanche de Jimmy Carter en acheta six, pour démontrer son engagement en faveur de l’indépendance énergétique.

D’autres modèles que le Defiant avaient alors vu le jour, avec des noms comme le Vigilant, le Resolute et l’Intrepid. Ces noms, qui semblent plus convenir aux navires de la marine britannique, illustraient parfaitement le thème de la lutte contre le système et la protection du rêve américain.

Le mythe de Vermont Castings fut renforcé par des pratiques marketing singulières pour l’époque.
Les propriétaires de poêles recevaient un bulletin d’information gratuit dans lequel ils pouvaient trouver des comparatifs, des notes, et des conseils commerciaux sur le soin à apporter à leur appareil ainsi que comment bien l’alimenter afin d’atteindre l’autosuffisance.
Il fut utilisé pour lancer « la sortie annuelle des propriétaires ». Ainsi, chaque année, jusqu’à 10 000 fanatiques des poêles à bois Vermont Castings, venant de tout le pays, se retrouvaient dans la minuscules ville de Randolph dans le Vermont, pour manger des hot-dogs, admirer des montgolfières ou encore assister au défilé avec en vedette une courgette mobile de 10 mètres, mue par un moteur V-8 de 440 chevaux, sensée célébrer le retour aux valeurs de la terre, le tout sous les yeux d’une presse alors frénétique.

 

Mais les choses n’allaient pas durer

À Noël 1980, on a diagnostiqué une tumeur au cerveau chez Murray Howell. Il décèdera en 1983, à l’âge de 37 ans. Dès 1981, il fut remplacé par un groupe d’hommes d’affaire, qui prirent alors les rennes de l’entreprise.
Ne comprenant pas la puissance du réseau de propriétaires de poêles créé et maintenu par le bulletin d’information, et ne sachant pas comment en justifier le coût, la nouvelle direction le laissa mourir. Le dernier « Outners Owners » parut en 1985.

Alors que le prix du pétrole commençait à baisser, la production de foyers a chuté à près de la moitié de son niveau le plus élevé. L’EPA a commencé à négocier le niveau d’émissions admissibles des poêles à bois, conduisant à la disparition du poêle vedette de Syme.

 

Un signe d’optimisme flamboyant

En 1987, Duncan Syme, le Gardien de la Flamme, que son défunt associé avait décrit comme « organisé comme une assiette de spaghettis », renonça finalement à se résigner, et reprit le contrôle de Vermont Castings en tant que PDG.
Il vint à bout du groupe d’hommes d’affaire qui n’avaient pas compris la différence entre cette société, avec son important passé chargé de symbolisme, et une simple usine de pommes de terre. Il s’entoura de gestionnaires compétents, qui avaient eux compris l’ADN de l’entreprise, et décida de sortir l’entreprise de son marasme.
Rapidement, après avoir acquis Consolidated Dutchwest Inc., l’un de ses principaux concurrents, la société retrouva des résultats proches des records. La recherche et le développement lui permit de développer de nouveaux marchés.

C’est ainsi que s’est construite la légende Vermont Castings outre-Atlantique, pour devenir le plus grand producteur de poêles et foyers à bois au monde…

 

L’histoire continue

Malgré de nombreuses vicissitudes, la société mère perdura, en s’adaptant aux changements, pour entrer dans une ère plus sobre en tant que plus grand fabricant de poêles à bois d’Amérique.
Certes, d’une certaine manière, les appareils ne sont plus les mêmes, mais Vermont Castings offre depuis une gamme de poêles à bois qui répondent aux normes actuelles, et permettent de respirer un air plus pur. Ils sont petits, élégants, efficaces, émaillés et colorés de manière à s’intégrer dans les intérieurs les plus exigeants.

Aujourd’hui, après être passée de mains en mains durant des années, Vermont Castings est une filiale de Hearth & Home Technologies. H&HT est le premier développeur, producteur et installateur mondial de produits pour foyer.
L’entreprise offre une gamme de produits inégalée, comprenant une gamme complète de foyers électriques, à gaz, à granulés et à bois, d’inserts, de poêles, de cheminées et plus encore, au travers de plusieurs marques dans le secteur du chauffage et de l’équipement.
« Nous nous appuyons sur une innovation continue et nous nous efforçons de concevoir et d’intégrer les derniers matériaux et technologies. Un engagement permanent envers la qualité, le fonctionnement et la fiabilité, visible dans tous les produits que nous créons.
La croissance de nos marques repose sur deux questions simples :
• Comment pouvons-nous ajouter du confort et de la commodité à la maison ?
• Comment pouvons-nous créer un environnement plus sûr et plus sain au sein de la maison ?
Nos réponses prennent la forme de produits de qualité supérieure avec des caractéristiques distinctives. Notre vision collective émane de personnes dévouées au succès de l’entreprise, considérées comme des membres plutôt que comme des employés. En résulte un partenariat en étroite collaboration avec les propriétaires et les constructeurs de maisons. Et une partie de cette vision implique de reconnaître que la prochaine idée géniale pourrait venir de n’importe qui. Nous croyons également que le leadership est une action et non une position.

Chez Hearth & Home Technologies, l’innovation est une entreprise permanente. Aujourd’hui, nous créons l’excellence sur le marché, demain nous le redéfinirons. » – Frank Lloyd Wright

Hearth & Home Technologies est une filiale de HNI Corporation (NYSE: HNI). HNI est le deuxième fabricant de mobilier de bureau au monde et le premier fabricant et distributeur d’appareils et de produits de chauffage fonctionnant au gaz et à la biomasse. La société a été reconnue par le magazine Forbes et Fortune comme une entreprise de premier plan pour les États-Unis.

 

Pourquoi choisir Vermont Castings ?

Voir les poêles à bois Vermont Castings

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Source (en anglais) : THE LAST OF THE DEFIANT FLAME – By Joel Garreau – July 1, 1988 – The Washington Post